La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

vendredi 30 novembre 2012

Acide saturés: taxer le Nutella (avant les fromages)?

Les soupçons qui pèsent sur le Nutella et l'huile de palme sont régulièrement étalés en pages 'Santé' ou 'Durabilité Citoyenne' de la presse consensuelle.

Pour l'huile de palme comme pour la consommation de fromage ou de viande de boeuf, tout est question de quantité et de diversité du régime alimentaire. Se contenter de décréter que tel ou tel produit est dangereux pour la santé, sans autre explication ni comparaison, relève de la malhonnêteté intellectuelle.

Le Soir écrivait récemment que l'huile de palme est "nocive pour la planète et la santé" alors que, sans la considérer comme l'huile parfaite, elle a des avantages qui peuvent en faire une huile adéquate pour la santé, l'environnement et le combat contre la pauvreté.

Santé

L'huile de palme contient des acides gras saturés (50%), tout comme le beurre (60%) et le lait (63%), mais elle ne contient pas d'acides trans qui sont très mauvais pour la santé:
L'huile de palme a la particularité d'être solide ou semi‐solide à température ambiante. Cela signifie qu'elle est meilleure pour la santé que ses homologues (colza et soja) sous forme solide car elle n'a pas besoin d'être hydrogénée pour être solide. Or, c'est le processus d'hydrogénation partielle qui entraîne la formation d'acides gras trans artificiels, dont la consommation serait liée à des maladies cardiaques, hausse du taux de mauvais cholestérol et baisse du taux de bon cholestérol (HDL : lipoprotéines de haute densité). Cette propriété fait de l'huile de palme un substitut attrayant à nombre de graisses animales.
Protection de l'environnement

l’huile de palme bénéficie d’une productivité très élevée par rapport à ses substituts, ce qui la rend paradoxalement un économisateur de terre:
L'huile de palme produit une moyenne de 3,72 tonnes d'huile/hectare, à rapporter aux 0,40 tonnes du soja et aux 0,72 tonnes du colza. En d'autres termes, le palmier à huile produit près de dix fois plus de matière grasse par hectare que le soja, et plus de cinq fois plus que le colza.
Notons également que la superficie consacrée par la Malaisie à la production d’huile de palme en 2011 a été multipliée par 5 depuis 1975 alors que la production a, elle, été multipliée par 16 depuis cette date. 

Le Soir fustige la déforestation dans les pays producteurs mais a oublié sa calculatrice dans le tiroir. Le quotidien durable devrait consulter les données de la Banque Mondiale pour constater que la Malaisie n'est pas gourmande en terres arables:
Le conseil malaisien de l'huile de palme rappelle dans un communiqué publié le 12 novembre que la Malaisie "s'est engagée à conserver une couverture forestière sur 50 % de son territoire en dédiant 24 % à l'agriculture. (...) Les malaisiens pointent également les "101 kilos de viande consommés par personne par an, qui contiennent 15 kilos de graisses saturées" ou les "30 % de matières grasses contenues dans les 24 kilos de fromage" consommés tous les ans par chaque français.
Les terres agricoles occupent  45% du territoire belge et plus de 50% du territoire français et jamais la presse ne leur tombe sur le râble pour crime de déforestation...

Les ayatollas du CO2 seront aussi heureux d'apprendre qu'un hectare de palmiers à huile permet de séquestrer 8,32 fois plus de CO2 que la même surface de soja à huile et qu'il relâche également 8 fois plus d'oxygène dans l'atmosphère.

Des données qui ne feront certainement pas l'affaire des écologistes qui ont préféré faire la promotion du soja qui est pourtant la première cause de déforestation en Amérique du Sud. Ils ne dénoncent pas non plus les effets délétères que le soja peut avoir sur la santé.

Lutte contre la pauvreté

L'huile de palme est produite en Malaisie, en Indonésie et en Afrique, aussi bien par de grosses exploitations que par des milliers de petits producteurs. En Malaisie par exemple, Les campagnes de dénigrement des écologistes portent atteinte à une filière qui emploie plus d'un demi-million de personnes et en fait vivre près du double.

Avant de tomber dans l'hystérie facile, la presse gagnerait à être plus nuancée, en comparant les caractéristiques des territoires étudiés et en mettant en parallèle les avantages et inconvénients de chaque alternative.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire