La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

lundi 24 décembre 2018

Orthôgraphe

On ne va pas se mentir, le correcteur a clairement abusé à l'apéro...


"Impacter" ?

Les classes de journalisme proposent-elles encore à leurs étudiants des cours d'écriture correcte et efficace? On en doute à la lecture du Swâr qui utilise le verbe "impacter" presque chaque jour à mauvais escient (les exemples repris ci-dessous sont tirés de l'édition de ce 24/12).




L'Académie Française explique pourquoi l'usage de ce verbe ne devrait se limiter qu'à l'évocation d'événements dont les effets sont d'une grande violence:


lundi 21 janvier 2013

Bonheur et statistiques

"Comme le dit un expert...", c'est l'expression galvaudée que chérit Michel de Muelenaere, relais complaisant des décroissantistes et autres hippies du développement durablo-responsable qui aiment donner leur avis sur tout pourvu que ça parle de fin du monde et qu'on tremble dans les chaumières.

Le journaliste de l'Apocalypse n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il aborde les thèmes du climat et de l'économie dans les pages du Soir, nos lecteurs s'en rappellent encore avec émotion.

Cette fois, c'est le Produit Intérieur Brut qui s'y colle. Le PIB, selon l'expert anonyme cité par notre Robin des Bois, ne serait rien d'autre que "la plus grande défaillance de l'histoire en matière d'information". Un constat sans appel?

Le Soir, 19/01/13

Le PIB baisse ou ne croît plus assez pour permettre aux ménages de ficeler leur budget. Les dirigeants et leurs fonctionnaires se mettent alors à imaginer de nouveaux indices, pensant faire oublier aux électeurs les effets d'une crise économique causée par l'interventionnisme étatique et des ponctions fiscales aberrantes. Pour arriver à leurs fins, ils prennent comme prétexte le concept de "racket institutionnalisé" "justice redistributive" dont le journaliste anthropo-sceptique est si friand. 

Et de fait, les bons mots de MdM et ses amis sont de la poudre aux yeux. Car qui serait assez sot (ou indécent) pour oser parler de bonheur à la sauce cubaine ou nord-coréenne en se basant sur le coefficient de Gini ou vanter le bonheur incomparable que procurerait aux miséreux du Vénézuela et du Bhoutan l'incroyable diversité de la faune et de la flore de leurs merveilleux pays?
Avec des sottises pareilles, on serait presque demandeur d'un nouvel indicateur de Bêtise Nationale Brute.

Si on peut faire dire ce qu'on veut aux statistiques, c'est encore plus vrai lorsqu'on se met à fabriquer des indicateurs sur-mesure de plus en plus complexes et obscurs. Aussi sophistiqués soient-ils, ceux-ci ne parviendront jamais à traduire les perceptions individuelles, forcément subjectives, d'un bonheur finalement impossible à quantifier de façon agrégée.


Les gratte-papier du Soir feraient bien mieux de consulter les études et rankings annuels d'organisations qui n'ont pas attendu leur avis ni celui de leurs experts d'amis pour faire autorité, que ce soit auprès des décideurs politiques, des ONG ou des organes de presse sérieux.

Citons le PNUD, qui publie chaque année un indice du développement humain qui analyse 3 indicateurs objectifs pour chaque pays étudié (santé, éducation et niveau de vie), le célèbre "Index of Economic Freedom" du Heritage Foundation, le "Index of Human Freedom" du Fraser Institute (qui combine libertés économiques et individuelles) et le "Corruption Perception Index" de Transparency International.

Ces classements basés sur des données objectives nous informent, chacun à sa manière, sur la présence (ou l'absence) de conditions qui favorisent la liberté et la prospérité économique, conditions peut-être pas toujours suffisantes, mais essentielles au bonheur individuel.

vendredi 18 janvier 2013

Pauvreté et pénurie de sens commun au Soir

Le Soir publiait cette semaine une série d'articles sur les "nouvelles précarités" en Belgique, affirmant que "le système de protection sociale réduit de moitié le risque de pauvreté ou d'exclusion" et que "sans les transferts sociaux, le risque de pauvreté frapperait 42% de la population belge".

Le raisonnement, typique de la rédaction du Soir, cherche comme d'habitude à convaincre le lecteur de la nécessité d'un état-nounou qui le nourrit, le soigne et éduque ses enfants. 


Il omet de rappeler que les ressources de la sécurité sociale proviennent de la ponction exercée sur les travailleurs et les employeurs sous forme de cotisations sociales mais également de TVA et de précompte professionnel. Les dépenses publiques de protection sociale et de santé représentaient 96 milliards d’euros en 2010, soit 27,2 % du Produit intérieur brut (PIB) et nos gouvernements dépensent globalement chaque année plus de la moitié de ce même PIB. 
Autant de moyens confisqués par les pouvoirs publics qui ne pourront pas être dépensés par les individus et les entreprises comme bon leur semble pour consommer ou investir dans de nouveaux projets créateurs d'emplois.

Se contenter de prétendre que cette redistribution forcée réduit le risque de pauvreté, c'est comme vanter les tickets de rationnement du système soviétique au prétexte qu'ils réduisaient les risques de famine.

Attitude typique du Soir, qui n'observe que ce qu'on voit et fait fi de ce qu'on ne voit pas.

mercredi 16 janvier 2013

Pourquoi Le Soir cite systématiquement le PTB

Nous avons à plusieurs reprises soulevé la question de la quasi-fascination du Soir pour les communiqués du PTB, parti marxiste-léniniste dont le programme ne fait pas particulièrement la promotion d'une démocratie épanouie.

Un article de Pierre Jassogne publié sur le site Apache.be ("Le PTB, fournisseur officiel d'information pour les médias?") tente d'expliquer ce regain d'attention de la presse francophone belge pour le parti d'extrême-gauche.

Le journaliste cite François Brabant du Vif-L'Express selon lequel la crise économique jouerait un rôle non-négligeable dans la mise en veilleuse de l'esprit critique des journalistes: 
"Aucune rédaction n’a été épargnée par les plans sociaux et les licenciements. Les médias n’ont plus les moyens de faire des études comme celles du PTB. Le parti a compris qu’avec des journalistes qui ont de moins en moins le temps pour bosser, il faut leur prémâcher le travail. 
Il faut dire aussi que les journalistes sont soumis à des difficultés sociales et ressentent eux aussi la crise. Du coup, des idées de gauche radicale leur paraissent moins sacrilèges. Cela ne veut pas dire que les journalistes qui écrivent sur le PTB partagent les idées de ce parti, mais il est moins transgressif qu’avant d’en parler."
La rédaction de la rue Royale tient peut-être là sa nouvelle devise: "Quand le porte-monnaie fait grise mine, met ton cerveau en sourdine!"

mardi 15 janvier 2013

Le Soir Perroquet

Réflexe pavlovien? Proximité idéologique? Le Soir cite l'économiste Paul Krugman avec une ponctualité qui rendrait vert de jalousie un conducteur de la SNCB.
Chaque semaine environ, le grand journal conformiste distille la pensée profonde de l'économiste américain, tirée de Twitter ou du New-York Times où il tient une chronique hebdomadaire. 

10/01/13

Certes, Krugman a obtenu le Prix Nobel d'économie, mais pas du tout dans les domaines de la macroéconomie ou des politiques monétaires, sujets sur lesquels on l'interroge généralement bien qu'il ne les maîtrise guère. 

Le radical-keynésien barbu avait d'ailleurs démontré sa vacuité en vantant les mérites d'une invasion imaginaire d'extra-terrestres comme moyen de sortir de la crise:
« Si nous découvrions que des extra-terrestres avaient prévu de nous attaquer et que nous ayons besoin de produire massivement des armes pour nous défendre, nous pourrions cesser de nous inquiéter pour l'inflation et les déficits, de sorte que cette crise prendrait fin en 18 mois. Et si nous découvrions que nous avions tort, qu'il n'y avait pas d’extra-terrestres là-haut, ce serait encore mieux … » (14 août 2011)


Le service Economie du quotidien consensuel doit imaginer, comme Krugman, qu'il suffit de payer des gens à creuser des trous et d'autres à les reboucher pour relancer le système.

Analphabétisme économique: une autre bonne raison de résilier son abonnement au Soir.

dimanche 13 janvier 2013

Economie: Le Soir cite mais n'analyse rien

Le Soir s'emmêle les pinceaux ou laisse le lecteur sur sa faim à chaque fois qu'il tente de parler d'économie. C'est une chose de relater des faits et de reproduire les déclarations de ministres et de centres d'études plus ou moins réputés. C'en est une autre d'abonder systématiquement et béatement dans le sens des olibrius en question.

Evoquant le FMI qui revenait de manière plus ou moins spectaculaire sur sa méthodologie en affirmant que l'austérité serait plus destructrice de croissance et d'emploi que prévu, le Soir semble se ranger mollement sous la bannière d'un FMI repenti, sans relever à aucun moment l'erreur d'analyse qui considère comme équivalents les effets sur la croissance d'une hausse des impôts et d'une baisse de la dépense publique.

Pourtant, lorsque les hausses de taxes sont plus nombreuses que les restrictions de dépenses publiques, une sortie de crise est totalement compromise.
L'économiste Véronique de Rugy a montré que pour chaque euro de baisse des dépenses publiques, les politiciens européens avaient augmenté les taxes de 9 euros. On serait bien en peine de trouver de l'austérité dans une telle politique...



Sous la plume de Dominique Berns, les citations des pontes de l'UE et du FMI constituent la seule forme efficace de journalisme. 
Nulle part le lecteur curieux ne trouvera une mise en perspective rappelant, même brièvement, qu'une politique d'austérité qui diminue drastiquement le niveau des dépenses publiques, couplée à une forte baisse  des impôts, permet au secteur privé de s'épanouir et à l'économie de sortir de la crise en deux ans à peine.


Et les exemples de réussite abondent. On retiendra la Nouvelle-Zélande dans les années 80, la Suède après 1992 et le Canada après 1993. Le problème de l'Europe, ce n'est donc pas trop d'austérité, mais trop peu.

Mais pourquoi se fatiguer à faire des recherches sur internet quand on peut écrire tout un article en recopiant des extraits d'interviews et d'études officielles sans trop se mouiller la chemise?

samedi 12 janvier 2013

Le Soir bouffe-t-il du curé?

Pour le quotidien neutre, les opposants au mariage homosexuel ne seraient rien d'autre que des "croisés":

Le Soir, 12/01/13

vendredi 11 janvier 2013

lundi 24 décembre 2012

Les emplois verts bidons

Quand la direction de Rossel se décidera-t-elle enfin à offrir un cours de macroéconomie à ses journalistes anthropo-réchauffistes?

Chaque jour qui passe offre son lot d'articles de gratte-papier dont l'ignorance de l'état de la science le dispute à l'analphabétisme économique. Ramollis aux biberons du GIEC, leurs neurones leur font dire des énormités que les lecteurs digèrent de moins en moins facilement.

Prenons comme exemple cette pensée laconique mâtinée d'hystérie keynésienne tweetée récemment par Michel de Muelenaere, hot-air engineer au Soir:


Hou, les beau gros chiffres qui allient plein-emploi et air pur! Le brave journaliste ne se sent plus: les subsides et autres régulations coûteuses vont booster les énergies renouvelables et, du coup, créeront de l'emploi. C'est tout profit: on sauve l'univers et on fait baisser le chômage en même temps. Malheureusement, le monde est un petit peu plus complexe que ça.

La création d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables ne peut se faire qu'à coup de subsides et de règles contraignantes étant donné que ces énergies sont encore très loin d'être rentables. Rappelons que l'éolien et le solaire ne sont pas des sources de production contrôlables et que tant qu'on ne saura pas stocker l'électricité, ces sources aléatoires ne joueront jamais qu'un rôle marginal.

En outre, l'argent doit bien venir de quelque part: qui dit subsides dit ponctions fiscales. Les fonds détournés par les pouvoirs publics vers des projets plus feel-good et médiatiques que productifs sont perdus pour les particuliers et cette partie du secteur économique privé qui n'a pas la chance d'être de mèche avec les hommes de l'état. 

La création d'emplois improductifs, très coûteuse pour la collectivité, étouffe la création d'emplois réellement productifs et durables et, plus inquiétant encore, détruit des emplois existants.
Une étude sur les énergies renouvelables en Grande-Bretagne démontrait que pour chaque emploi créé dans le secteur des énergies alternatives, presque 4 emplois seront perdus dans le reste de l'économie à cause du détournement de ressources financières et le renoncement aux abondantes sources d'énergie fossile. En Italie, on a calculé que chaque "emploi vert" détruisait 4,8 autres emplois.
En résumé, une transition énergétique forcée détruirait des centaines de milliers d'emplois en Europe. 

Emplois verts, source de croissance? Et tant qu'on y est, pourquoi pas relancer l'économie en payant  des bandes pour casser des vitrines? Un bon sujet d'enquête pour Michel de Muelenaere et ses collègues...