La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

mardi 13 novembre 2012

Logement

Militer pour le droit au logement, ça ne mange pas de pain, surtout lorsque, à l'instar du grand quotidien de révérence bruxellois, on érige la paresse intellectuelle en vertu journalistique. Le Soir s'est fait le champion du logement pour tous à 0,00 euro et vilipende dès qu'il le peut les vilains propriétaires spéculateurs-exploiteurs. 

Le journal se félicite dans son édition du weekend de la prochaine réforme du Code du Logement Bruxellois qui impose aux fournisseurs d'eau et de gaz d'espionner leurs clients:
"La réforme du code du logement se poursuit. Lors de la commission logement de ce mardi matin, les députés ont voté à l’unanimité la proposition d’ordonnance déposée à l’origine par le député PS Mohamed Ouriaghli, prévoyant que les fournisseurs de gaz et d’eau signalent une consommation faible. Cette mesure permettra de lutter contre les logements vides ou les adresses fictives. Actuellement, Hydrobru et Sibelga ne sont pas obligés de fournir les données aux communes. Souvent les deux gestionnaires de réseaux se retranchent derrière la protection de la vie privée."  
Si un logement est vide, il faut le taxer ou le réquisitionner, peu importe que le droit de propriété soit encore reconnu (et protégé?) dans ce pays ou qu'il y ait de bonnes raisons pour qu'un logement soit inoccupé pendant un certain temps. Autant interdire une fois pour toute l'investissement locatif privé et, tant qu'on y est, promouvoir un retour aux kolkhozes.

Le fait de transformer en délateurs des sociétés, même publiques ou semi-publiques, porte une atteinte grave aux droits naturels que sont le respect de la vie privée et de la propriété. Un flicage généralisé de l'immobilier ouvre la porte à toujours plus d'abus.

Selon Mohamed Ouriaghli, le député régional PS à l'origine du texte inquisiteur, tout cela est plutôt anodin:
Pour cette proposition d’ordonnance nous avons dû trouver un système acceptable pour la commission de la protection de la vie privée. Lorsque les arrêtés d’application seront en vigueur, Hydrobru et Sibelga seront obligés de communiquer les adresses des biens avec une consommation jugée trop faible pour être occupés. Seulement, les administrations communales ne recevront que l’adresse et le relevé. Le nom n’apparaîtra pas. A elles ensuite d’aller vérifier s’il s’agit réellement d’un immeuble à l’abandon ou d’une personne âgée vivant dans un home dont le logement n’a pas été vendu. 
Comment la Commission de la protection de la vie privée a-t-elle pu se satisfaire d'un tel stratagème? Dénoncer son voisin juif en '40 en ne transmettant que l'adresse et l'étage de son appartement était-il moralement moins condamnable que d'ajouter son nom au formulaire? Assurément non.
Le fait est que le droit de propriété fut définitivement mis a mal dès lors qu'un droit au logement, l'un des nombreux faux-droits qui donnent à l'Etat toujours plus de raisons d'intervenir dans la vie privée des citoyens, fut bétonné dans notre Constitution.

Si des logements restent vides, c'est le plus souvent pour de courtes périodes, suite à un déménagement de locataires ou lors d'une succession dont le dénouement prend plus de temps que prévu à cause de désaccords au sein de la famille du propriétaire défunt.
Ajoutons qu'à cause de politiques dissuasives (Code du Logement, longueur des procédures pour l'expulsion de locataires indélicats, déséquilibre de la loi sur les baux en faveur des locataires), les rendement locatif  sont de plus en plus réduits (1 à 2% après charges) et rend beaucoup de propriétaires privés méfiants vis-à-vis de l'investissement locatif. Certains se détournent alors de la location et conservent leur bien comme réserve de valeur pouvant être transmise plus tard aux enfants ou vendue en cas de besoin.

La menace constante d'une fuite en avant populiste, complaisamment relayée par Le Soir (taxation des loyers, réquisition et gestion publique de biens privés) n'arrange pas les choses.

Le Soir, 10 novembre 2012

Il est injuste d'imposer à des propriétaires privés le poids de charges que devraient supporter tous les contribuables pour en saisir le coût véritable. L'Etat n'est moralement pas habilité à punir un propriétaire de logement vide pour les mêmes raisons qu'il ne réquisitionne pas les automobiles garées dans la rue ou les tables vides d'un restaurant sous prétexte de les mettre à disposition de gens qui n'ont pas de voiture ou qui ont faim.

En social-démokratie, C'est le rôle de l'état, et non des propriétaires privés, de prendre en charge les problèmes de logement dont, c'est assez piquant, il est à l'origine dans l'immense majorité des cas (nous aurons l'occasion d'en reparler dans d'autres posts). 

Un constat s'impose à ce propos: ce sont les sociétés de logements sociaux qui comptent proportionnellement le plus de logements vétustes et inhabités et au moins 20% des logements inoccupés en région bruxelloise sont aux mains des communes ou des CPAS.

Quand Le Soir abordera-t-il sérieusement ce sujet sensible?

2 commentaires:

  1. Des centaines de millions de morts et les planificateur persistent…

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  2. Bonjour ph11,
    Vous parlez de cet article je suppose:
    http://lesoirwatch.blogspot.com/2012/11/anne-morelli-le-communisme-une-paille.html

    Team Le SoirWatch

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