Philosophe et sociologue des religions, Frédéric Lenoir n'a pas de formation scientifique et n'est spécialisé ni en économie ni en climatologie. Du coup, le Soir a décidé de l'interroger sur ces deux sujets.
A propos du climat, l'érudit recyclable affirme la larme à l'oeil que "les gaz à effet de serre des pays qui connaissent une forte industrialisation créent des problèmes très graves" et que "les problèmes environnementaux créent des réfugiés écologiques".
Appuyons sur notre bullshit button tout neuf pour remettre de l'ordre dans ce fatras d'idées reçues.
Alarmisme réchauffiste: l'autre usine à gaz
Sur les gaz à effet de serre, le ton du philosophe est particulièrement alarmiste mais, pas de chance, son analyse ne repose pas sur des théories scientifiques solides.
Pour faire court, il n'y a pas de consensus scientifique sur le rôle du CO2 dans les changements climatiques et les températures globales n'ont plus augmenté depuis 16 ans. Le prestigieux magazine Nature reconnaît de son côté qu'il n'y a pas de lien prouvé entre "météos extrêmes" et "réchauffement climatique".
Ajoutons qu'une étude récente conclut que le CO2 d'origine anthropique a peu d'influence sur les changements observés dans la quantité de CO2 atmosphérique et que, contrairement à la croyance populaire, les variations de CO2 ont lieu longtemps après les changements de température:
- Changes in global atmospheric CO2 are lagging about 11–12 months behind changes in global sea surface temperature.
- Changes in global atmospheric CO2 are lagging 9.5-10 months behind changes in global air surface temperature.
- CO2 released from use of fossil fuels have little influence on the observed changes in the amount of atmospheric CO2, and changes in atmospheric CO2 are not tracking changes in human emissions.
Autre mauvaise nouvelle pour les alarmistes-réchauffistes: le dernier rapport de l'IPCC (GIEC) sur "les événements extrêmes et l'adaptation aux changements climatiques" reconnaissait dans son chapitre 4 que les récents événements météos "extrêmes" ne pouvaient pas être attribués aux changements climatiques:
- "There is medium evidence and high agreement that long-term trends in normalized losses have not been attributed to natural or anthropogenic climate change"
- "The statement about the absence of trends in impacts attributable to natural or anthropogenic climate change holds for tropical and extratropical storms and tornados"
- "The absence of an attributable climate change signal in losses also holds for flood losses"
Réfugiés climatiques: où sont-ils passés?
Pour ce qui est du sort des réfugiés climatique, c'est encore plus comique. Frédéric Lenoir est en effet aussi mal informé que l'ONU qui prédisait en 2005 que le réchauffement créerait des millions de réfugiés climatiques et qu'en 2010 pas moins de 50 millions d'entre eux seraient forcés de fuir leurs maisons à cause de la sécheresse, des ouragans et de la hausse du niveau des mers provoquée par la fonte des calottes glaciaires.
Nous sommes en 2012, deux ans après l'échéance de la prédiction et il n'y a toujours aucun réfugié climatique à déplorer. Les régions désignées à l'époque comme étant les plus exposées au réchauffement sont actuellement celles dont les taux d'accroissements de la population sont parmi les plus élevés au monde.
La prédiction était tellement grotesque que l'ONU avait préféré effacer toute trace du pétard mouillé de son site web (fort maladroitement d'ailleurs, bien des scientifiques en rient encore).
Le Soir: business as usual
Comme la plupart de ses concurrents, Le Soir ignore superbement les études scientifiques qui vont à l'encontre de ses croyances climato-apocalyptiques et n'offre la parole qu'aux intellectuels versés dans une science de bac à sable propice aux envolées plus lyriques que rationnelles.
Combien de temps encore le journal qui fait bailler remettra-t-il à demain cette fin du monde qu'il nous prédit chaque semaine?
Combien de temps encore le journal qui fait bailler remettra-t-il à demain cette fin du monde qu'il nous prédit chaque semaine?
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