La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

samedi 24 novembre 2012

La Culture doit-elle être financée par l'impôt?

Catherine Makereel suit pour Le Soir l'actualité culturelle en Communauté Française (pour nos amis français: la Communauté Française n'est pas française) et se joint aux lamentations des artistes de la scène dès qu'une réduction du budget de la Kulture est envisagée. C'est actuellement le cas avec les réductions de dépenses prévues pour 2013 par Fadila Laanan, pétulante ministre des Subsides.

Interviews d'artistes "fragilisés" en mal de reconnaissance, dossier sur l'importance du théâtre dans le développement des enfants et papier sur les spectacles qu'on n'aurait pas vu sans l'argent des autres, Catherine Makereel n'épargne pas ses efforts pour alimenter le mythe tenace d'une culture qui ne pourrait survivre que grâce aux subsides publics.

L'histoire montre pourtant que la culture sous toutes ses formes se développe très bien sans l'intervention financière de pouvoirs publics et qu'elle n'a pas besoin d'être favorisée par rapport à d'autres secteurs économiques.
Les arts sont tout autant soumis aux lois de l'offre et de la demande que n'importe quel autre secteur économique et si un "artiste" n'est pas assez doué ou persévérant pour réussir dans sa branche, il devrait tout simplement changer de cap et de métier plutôt que de se plaindre et exiger du contribuable qu'il continue à financer son mode de vie.

On oublie trop souvent que l'économie de marché et la richesse productive sont les alliés de la production culturelle et l'esprit commerçant d'une société a une influence positive sur l'essor des arts, comme l'explique l'économiste Tyler Cowen:
Par la multiplication des sources de financements potentielles, l’économie de marché permet à l’artiste de négliger les consommateurs et de poursuivre entièrement ses besoins de création. T.S Eliot, par exemple, travaillait dans une banque. Paul Gaugin était courtier financier et Philipp Glass chauffeur de taxi. Si Marcel Proust a pu vivre reclus dans sa chambre pour écrire À la recherche du temps perdu, c’est grâce au soutien financier de membres de sa famille ayant fait fortune à la bourse. « Le bohémien, l’avant-gardiste, et le nihiliste, affirme Cowen, sont les produits du capitalisme ».
Le festival des complaintes d'artistes en mal de reconnaissance devient particulièrement insupportable en ces temps de crise. Et quand le relais de ces doléances indécentes est assuré par une presse écrite elle-même grassement subsidiée par la Communauté Française, la boucle est bouclée. 

Un blogueur relevait récemment cette facinante et naturelle collusion entre journalistes et pensée économique mainstream-keynésienne.

Le bon sens voudrait que Catherine Makereel se pose enfin la bonne question: est-ce bien le rôle de l'état de financer avec l'argent de tous les plaisirs culturels et le mode de vie de certains?

2 commentaires:

  1. Vraiment n'importe quoi cet article. Pourquoi vouloir introduire une logique mercantile dans le domaine des arts? Pourquoi raisonner toujours en terme réducteur d'offre et de demande?

    L'un des rôles du spectacle c'est de porter un œil critique sur la société. La liberté de l'artiste lui permet de prendre du recul pour pouvoir juger, interroger et susciter la réflexion. En la rendant tributaire de contraintes macro-économiques, on bride cette liberté ce qui revient indirectement à censurer l'artiste... et donc à limiter toute forme de critique.

    Bien pratique n'est-ce pas! En voulant appliquer leur modèle à tous les domaines de la société, les ultra-libéraux déjà responsables de la crise s'assurent de faire taire ceux qui ne rentreraient pas dans la même logique qu'eux en les marginalisant.

    L'ultra-libéralisme dans le domaine du cinéma mène d'ailleurs aux mêmes dérives qu'ailleurs, en particulier une véritable bulle spéculative sur les salaires des "gros" acteurs et les coûts de production des blockbusters. Quand elle éclatera c'est encore tout un pan de l'économie qui s'effondrera...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Team Le Soir Watch05/12/2012 18:49

      sonata,

      Merci pour votre visite.

      L'art n'a pas attendu la création de l'état pour exister et nourrir les artistes. Il existe des pays où les artistes vivent de leur art sans pour autant tomber dans l'auto-censure ou une logique "grand public".

      Nous trouvons plutôt ironique votre assertion selon laquelle un artiste serait plus "libre" en vivant de l'argent des hommes de l'état.
      Pourquoi vos taxes devraient-elles financer tel ou tel spectacle, tel ou tel artiste? Ne devrait-on pas aussi subsidier les boulangers et les épiciers avec l'argent des autres?

      Nous serions en outre intéressés de connaître votre avis sur la différence entre "libéralisme" et "ultra-libéralisme". Et nous avons bien ri en apprenant que l'industrie du cinéma va bientôt s'effondrer...

      Supprimer