La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

samedi 10 novembre 2012

Petraeus: game over pour adultère ou Benghazi?

Si vous êtes des lecteurs réguliers du Soir, vous aurez sûrement été frappés comme nous par son absence de sens critique et de capacité à recadrer des événements récents dans un contexte plus large. 
On attend pourtant d'un quotidien de référence qu'il recrute des journalistes qui connaissent leur sujet et recoupent leurs informations plutôt que de pâles pisse-copies se contentant de pomper les dépêches laconiques de l'AFP.

Pour le journal vespéral, David Petraeus, directeur de la CIA, démissionne pour une histoire d'adultère, point final. Aucune référence à l'attentat de Benghazi du 11 septembre où l'ambassadeur des Etats-Unis et 3 autres ressortissants américains avaient trouvé la mort.

Les meurtres de Benghazi du 11 septembre avaient très vite été attribués par l'administration Obama à une manifestation de braves gens qui auraient mal digéré les quelques minutes d'une vidéo postée sur YouTube alors que, dès le lendemain du massacre, un rapport officiel rejetait sans équivoque l'idée d'un mouvement spontané. 
Il ne fait plus de doute aujourd'hui que l'attaque de Benghazi, qui fut accompagnée de tirs de mortiers, était une action planifiée par des groupes liés à Al-Qaeda (11 septembre, anyone?)

Plus de 2 mois après les événements, aucun compte-rendu officiel détaillé n'a encore été publié.
Le drame de Benghazi a fait l'objet d'une campagne de dissimulation par l'administration démocrate, probablement dans le but de ne pas mettre en péril la campagne électorale d'Obama qui aurait fort souffert de révélations mettant en lumière les dysfonctionnements et le manque de communication flagrant entre le Département d'Etat et la C.I.A (les demandes de renforcement de la sécurité autour du compound n'avaient jamais été satisfaites, chacune des deux organisations pensait que l'autre était en charge de la sécurité du personnel à Benghazi, etc). Ces dérapages ont été amplement documentés par le Wall Street Journal la semaine dernière.

Le rôle trouble joué par la CIA à Benghazi, le manque de communication de Petraeus après le massacre, son entêtement à attribuer le désastre à une manifestation spontanée en dépit des preuves contraires et sa légèreté dans le traitement de sa boîte email auront fort probablement été bien plus déterminants dans sa démission quelques jours avant son audition devant la Chambre des Représentants qu'une relation extra-maritale qui est semble-t-il monnaie courante chez les précédents directeurs de la CIA sans que ces derniers aient été poussés vers la sortie pour adultère.

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