La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

vendredi 7 décembre 2012

Ethologie de l'artiste en milieu subsidié & multiplicateur keynésien

L'artiste subsidié est un drôle d'animal. Laissez-le s'imaginer un instant qu'il pourra choisir la manière dont les subsides culturels seront répartis et voilà que l'artiste devient un loup pour l'artiste.

Grâce aux propos recueillis par Catherine Makereel pour un article récent (qu'euphorique, elle n'hésite pas à intituler "Les artistes créent des solutions"), on s'amuse à découvrir le vrai visage de ces performeurs en souffrance, accros à l'argent des autres, prêts à s'étriper ou à blâmer les classes ennemies pour capter toujours plus de subsides.

Artistes Subsidiés en Souffrance (ASS)

Passons rapidement en revue les réflexions rigolotes de nos amis artistes...

Le Soir, 5/12/12

- Sus à Mons, capitale culturelle 2015:
« Ponctionner 1% ou 2% sur la provision 2013 de Mons Capitale Culturelle 2015 ne me paraîtrait pas irraisonnable. Aucune agressivité à l'égard de MONS 2015 et à ceux qui officient à sa mise en place, je tiens à le préciser. » (Philippe Sireuil, metteur en scène en compagnonnage aux Martyrs)
« MONS 2015 : un cinquième du budget annuel suffirait à renflouer la CAPT... » (Jean Debefve, artiste
- Sus au épargnants, aux agriculteurs et aux soldats : 
« Très concrètement, pour espérer augmenter le budget de la culture sans naïveté, il faut taxer le revenu de l'argent plus que le revenu du travail. Aujourd'hui un artiste coûte moins cher qu'un agriculteur ou un soldat et rapporte plus à notre économie. C'est une raison économique et pas seulement philosophique de maintenir, voire amplifier, en période de crise, le budget de la culture. Ces faits ne doivent pas être mis en avant contre les agriculteurs ou les soldats... » (Michel Kacenelenbogen, directeur du Public) (*)
- Sus au voisin:
« Cette crise est une opportunité pour enfin mettre en avant que certaines créations et certains opérateurs sont beaucoup plus argentés que d’autres. » (Anonyme)
La guilde des ASS devenait tellement agressive que leur ministre a récemment fait marche arrière et décidé de rajouter des sousous dans leur gamelle.

L'erreur économique

En plus de ces saisonniers mais déplorables accès d'agressivité, et sans aucune réaction des journalistes économiques du quotidien vespéral, nos amis artistes exigent très souvent des hausses nominales des budgets dans le département Kulture au prétexte que cela augmentera l'activité économique, permettra de créer plus d'emplois avec un résultat net positif pour l'ensemble de la société.

Mais augmenter les dépenses publiques pour finances les artistes (ou les agriculteurs ou l'armée) ne rapporte pas plus à l'économie que si l'on avait dès le départ laissé aux contribuables le soin de dépenser leur argent comme bon leur semble.
L'économie est l'étude des processus qui permettent de créer de la richesse à partir de ressources limitées. Le fait qu'un gouvernement fasse usage de son pouvoir légal de coercition pour transférer des ressources d'une personne ou d'un groupe vers une autre personne ou un autre groupe ne confère à ces ressources aucun pouvoir supplémentaire. 

L'être humain aurait tendance à moins se soucier des choses qu'il n'a pas méritées ou qu'il a obtenues sans efforts que de ce qu'il a acquis en travaillant dur pour l'obtenir. Le soutien qu'un gouvernement apporte à quelques-uns leur permet d'utiliser des ressources qui sont perdues pour d'autres individus qui les auraient peut-être mieux utilisées.
Force est de constater que le multiplicateur keynésien (dont il est implicitement question ici) n'est qu'un mythe, comme l'ont démontré plusieurs économistes: injecter dans le système 1 euro supplémentaire pris dans la poche du contribuable n'a aucun effet multiplicateur dans l'économie (l'effet pourrait même avoir tendance à être négatif).

Gain pour le subsidié, perte pour le contribuable. En économie, il y a en permanence ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas, comme l'avait admirablement démontré l'économiste Frédéric Bastiat (1801-1850). 


(*) Les propos provoquants de Michel Kacenelenbogen sur les valeurs relatives des artistes, agriculteurs et militaires étaient absents de l'édition papier du Soir.

2 commentaires:

  1. Etonnant cette rélexion de Michel Kacenelenbogen. Si je me rappelle bien, il avait créé Le Public avec ses propres deniers et avait essayé de fonctionner sans un denier public.
    Cette particularité m'avait fait choisir ce théâtre plutôt qu'un autre

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  2. Team Le Soir Watch07/12/2012 19:34

    Vous avez raison. Etabli en 1994, le théâtre Le Public fut totalement privé pendant les 7 premières années et touche des subsides depuis environ 10 ans. Ca a toujours été un très bon théâtre.
    Nous avons été également fort surpris des propos très durs que Kacenelenbogen a tenus dans les pages du Soir.

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