La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

mercredi 5 décembre 2012

Interview complaisante d'un partisan de l'action violente

On ne se lasse pas de cette manie rédhibitoire qu'ont les encartés du quotidien de déférence à alimenter l'un des plus gros canards qui agitent une bonne partie de la presse consensuelle belge: nous vivons dans un système libéral, voire turbo-néo-libéral, qui tue les enfants, les fleurs et les abeilles.

Rares sont les thèmes qui donnent autant l'occasion à la rédaction du Soir de montrer son vrai visage: celui d'une organisation marquée par la peur, foncièrement antilibérale et maladivement conservatrice, dont le principal souci est de de distiller un message appelant à toujours plus d'intervention de l'état dans la sphère économique et privée.

C'est cette fois Antonio Negri, philosophe spino-marxiste et inspirateur et complice des sanglants méfaits des Brigades Rouges italiennes, que le Soir érige dans ses pages en porte-parole des victimes du système. William Burton, totalement gagné à la pensée pénétrante du maître, interroge complaisamment ce partisan déclaré de l'action violente et de l'abolition de la propriété privée.
Suit alors un entretien prévisible et particulièrement ennuyeux dont on ne sait, des questions ou des réponses, lesquelles sont les plus convenues.




Dans ses écrits, Antonio Negri a toujours ignoré les réalités économiques et sociales de notre époque et cite Marx et Mao comme s'ils étaient encore des sources d'analyses pertinentes. Le zélé journaliste du Soir s'est donc dit que l'on ne pouvait trouver une personnalité plus adéquate pour analyser lucidement l'état de la société contemporaine. 



Passons sur l'usage de l'adjectif "néolibéral", terme péjoratif inventé de toute pièce par les ennemis de la liberté pour se référer de manière générale aux libéraux d'aujourd'hui. William Burton n'a peut-être pas regardé par la fenêtre depuis des lustres, mais force est de constater que la société est tout sauf libérale

Penchons-nous sur l'Europe, au centre de l'interview du vieux révolutionnaire en pantoufles, pour constater que le libéralisme n'y a jamais vraiment été appliqué: des dépenses publiques qui représentent plus de 50% du PIB total de l'UE, une fiscalité très élevée, la Politique Agricole Commune, le protectionnisme, une monnaie monopolistique gérée par une organisation étatique qui fixe unilatéralement le prix du crédit (hors des règles du marché), sauvetage de sociétés financières en déconfiture, les milliards d'euros de LTRO 1 et LTRO 2, les milliards d'euros en fonds d'aides diverses, etc.

On trouvera encore plus d'exemples pour les états-membres pris individuellement (lourde pression fiscale, réglementations diverses, monopole de l'Education Nationale, monopoles énergétiques, monopoles des transports en commun, politiques d'aménagement du territoire contraignantes, subsides aux entreprises, sauvetage des banques, etc.)

Il suffit d'ouvrir un livre ou de faire quelques recherches sur internet pour connaître les bases d'une théorie politique ou obtenir des données chiffrées précises. Mais c'est demander trop d'efforts à William Burton.

Fidèle support de tout ce qui  peut encourager la régression intellectuelle et économique, les journalistes du Soir ne s'abaissent pas à de telles considérations mais ne se lassent jamais d'interroger des personnages douteux pour imposer leur agenda.

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