La presse francophone belge est en déclin. Pensée Unique, conformisme, ignorance et subsides en sont les
principales mamelles. Le Soir, quotidien de référence par excellence, fera l'objet de nos observations parfois
amusées, souvent consternées, afin de livrer la chronique d'un lent suicide, celui d'une presse écrite de 'déférence'.

lundi 21 janvier 2013

Bonheur et statistiques

"Comme le dit un expert...", c'est l'expression galvaudée que chérit Michel de Muelenaere, relais complaisant des décroissantistes et autres hippies du développement durablo-responsable qui aiment donner leur avis sur tout pourvu que ça parle de fin du monde et qu'on tremble dans les chaumières.

Le journaliste de l'Apocalypse n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il aborde les thèmes du climat et de l'économie dans les pages du Soir, nos lecteurs s'en rappellent encore avec émotion.

Cette fois, c'est le Produit Intérieur Brut qui s'y colle. Le PIB, selon l'expert anonyme cité par notre Robin des Bois, ne serait rien d'autre que "la plus grande défaillance de l'histoire en matière d'information". Un constat sans appel?

Le Soir, 19/01/13

Le PIB baisse ou ne croît plus assez pour permettre aux ménages de ficeler leur budget. Les dirigeants et leurs fonctionnaires se mettent alors à imaginer de nouveaux indices, pensant faire oublier aux électeurs les effets d'une crise économique causée par l'interventionnisme étatique et des ponctions fiscales aberrantes. Pour arriver à leurs fins, ils prennent comme prétexte le concept de "racket institutionnalisé" "justice redistributive" dont le journaliste anthropo-sceptique est si friand. 

Et de fait, les bons mots de MdM et ses amis sont de la poudre aux yeux. Car qui serait assez sot (ou indécent) pour oser parler de bonheur à la sauce cubaine ou nord-coréenne en se basant sur le coefficient de Gini ou vanter le bonheur incomparable que procurerait aux miséreux du Vénézuela et du Bhoutan l'incroyable diversité de la faune et de la flore de leurs merveilleux pays?
Avec des sottises pareilles, on serait presque demandeur d'un nouvel indicateur de Bêtise Nationale Brute.

Si on peut faire dire ce qu'on veut aux statistiques, c'est encore plus vrai lorsqu'on se met à fabriquer des indicateurs sur-mesure de plus en plus complexes et obscurs. Aussi sophistiqués soient-ils, ceux-ci ne parviendront jamais à traduire les perceptions individuelles, forcément subjectives, d'un bonheur finalement impossible à quantifier de façon agrégée.


Les gratte-papier du Soir feraient bien mieux de consulter les études et rankings annuels d'organisations qui n'ont pas attendu leur avis ni celui de leurs experts d'amis pour faire autorité, que ce soit auprès des décideurs politiques, des ONG ou des organes de presse sérieux.

Citons le PNUD, qui publie chaque année un indice du développement humain qui analyse 3 indicateurs objectifs pour chaque pays étudié (santé, éducation et niveau de vie), le célèbre "Index of Economic Freedom" du Heritage Foundation, le "Index of Human Freedom" du Fraser Institute (qui combine libertés économiques et individuelles) et le "Corruption Perception Index" de Transparency International.

Ces classements basés sur des données objectives nous informent, chacun à sa manière, sur la présence (ou l'absence) de conditions qui favorisent la liberté et la prospérité économique, conditions peut-être pas toujours suffisantes, mais essentielles au bonheur individuel.

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